Comme je n'ai pas pu en parler avec des membres de ma famille, il a été très dur pour moi de digérer l'information.

— Anonyme

J’ai avorté, étant mineure et pas en sécurité chez moi, mes parents ne l’ont pas su, ils ne savaient même pas que j’avais un copain. Seuls mon copain et 5 amies le savaient, dont une qui m’a accompagnée pendant toutes les procédures.

Tout s’est déroulé vite, premier rdv au planning, avec un vieux gynéco qui m’a mal regardée quand je lui ai dit que je voulais une contraception sans hormone. « Mais vous savez ce que ça fait au corps un avortement ? C’est bien pire que de simples hormones. »

Directement après, prise de sang, dépistage parce que je voulais un stérilet, rdv avec une assistante sociale, etc….

L'équipe était géniale et aux petits soins pour moi, je pense que tout le monde a vu ma détresse !

J’ai fait une IVG par aspiration sous anesthésie générale, sans souci, l’équipe était géniale et aux petits soins pour moi, je pense que tout le monde a vu ma détresse !

Ça reste un traumatisme pour moi, c’était de loin le pire mois de ma vie, je me rappelle de devoir m’asseoir pendant mes douches tellement j’étais mal dans ma peau.

Comme je n’ai pas pu en parler avec des membres de ma famille, il a été très dur pour moi de digérer l’information, tous les RDV et l’anesthésie, presque seule. Pour tous les RDV à prendre, j’ai été guidée par le planning familial et au moment du jour J, l’équipe de gynéco a été formidable ! J’ai eu la chance d’être très bien accompagnée par les professionnels de santé. Je pensais qu’après cela, tout serait fini, mais il y a eu la phase d’après. J’ai culpabilisé, beaucoup pleuré, je me sentais vide d’émotions en même temps. En plus de cela, je ne me sentais pas du tout légitime de ressentir tout ça puisqu’après avoir appris ma grossesse, j’ai immédiatement voulu avorter.

J'ai culpabilisé, beaucoup pleuré [...] je ne me sentais pas du tout légitime de ressentir tout ça puisqu'après avoir appris ma grossesse, j'ai immédiatement voulu avorter.

Puis, au fil du temps, ça allait mieux, j’ai eu beaucoup de soutien de la part des personnes au courant, notamment mon copain qui s’en voulait énormément. Maintenant, le sujet est encore compliqué à aborder pour moi, je ne vais pas dire que j’ai été enceinte, mais je vais évoquer le mois de décembre, celui où j’ai appris ce qu’il m’arrivait et où j’ai avorté. De plus, j’évite de parler de grossesse, même si c’est un sujet qui peut revenir souvent, il est toujours abordé de manière joyeuse. Cela me fait culpabiliser, quand je l’étais, j’étais perdue, triste, ailleurs et même en colère contre moi-même d’être enceinte parfois…

Heureusement, ce temps est derrière moi.

Bon courage à tout.e.s celleux qui ont le projet/l’obligation d’avorter !



#JAIAVORTÉ