02 Août Une vidéo, 6 témoignages sur l’avortement
Cette vidéo nous vient de Suisse et elle est percutante pour plusieurs raisons : déjà, le format « polyphonique » est parfait pour mettre en lumière la diversité des expériences. 6 femmes sont interrogées en même temps : la journaliste énoncent plusieurs affirmations, et pour chacune leur demande de faire un pas en avant si elles sont d’accord. Ensuite, la journaliste n’hésite pas à aborder les sujets qui sont encore tabous.
Les affirmations auxquelles réagissent les 6 jeunes femmes présentes sont les suivantes :
- « J’ai flippé quand j’ai appris que j’étais enceinte »
- « Je suis tombée enceinte parce que je ne me suis pas protégée »
- « J’ai pris la décision d’avorter seule »
- « C’était une décision évidente à prendre »
- « Je me suis sentie jugée quand j’ai pris la décision d’avorter »
- « J’ai bien vécu l’intervention »
- « Je n’ai jamais regretté ce choix »
- « L’avortement a soudé mon couple »
- « L’IVG a eu un impact sur ma vie sexuelle »
- « Je ne suis pas sûre de pouvoir de nouveau avorter »
- « Je pense que l’IVG est encore un sujet tabou »
Pour chacune de ces affirmations, les jeunes femmes racontent avec plus de détails leur propre vécu. Par exemple, elles abordent le sujet de la découverte de la grossesse, et le décalage qu’il peut y avoir entre l’image qu’on s’en fait (par notre culture, cinématographique notamment), et la réalité de ce qu’elles ont vécu (la solitude du moment, le stress…). Elles parlent également de l’échec de leurs contraceptions respectives, de leur prise de décision pas forcément évidente (« Toi c’est très clair dans ta tête jusqu’au jour où ça t’arrive »), du sentiment de rejet qu’elles ont pu ressentir (« Moi j’ai beaucoup souffert du fait que mon ex, lui, il n’hésite pas du tout »), de la solitude de l’expérience (« Il y a que toi qui le vis, il y a que toi qui peux le faire »), malgré les nombreuses femmes qui l’ont vécu autour de soi (« J’ai l’impression que d’un coup t’accèdes à un monde caché avec toutes les femmes qui ont eu recours à l’IVG, et en fait tu te rends compte qu’il y en a partout »), de leurs expériences respectives avec le corps médical et l’exhaustivité ou non des informations qu’elles ont reçues.
En conclusion de la vidéo, et sans surprise, toutes affirment qu’elles aimeraient que le sujet soit moins tabou : « Je trouve qu’on devrait pouvoir en parler plus, parce que personnellement c’était un besoin de mon côté de pouvoir en parler, et quand on me demandait “qu’est-ce qui va pas, pourquoi tu souris pas ?”, j’aurais aimé pouvoir leur répondre “parce que j’ai avorté la semaine passée, et que je me sens mal”. Tu peux pas, parce que si tu le fais tu seras jugée ».